jeudi 18 février 2010

Mon temps de cerveau disponible

En ce moment, je lis une oeuvre qui a trop longtemps traîné sur une étagère, un livre de poche acquis un jour où une heure à perdre s'était transformée en errance dans les rayons d'un mégastore culturel.

Un roman exigeant, dense : La montagne magique de Thomas Mann. Plus de 700 pages fines recouvertes d'une police ne dépassant pas le corps 9. Les 100 premières pages sont consacrées à la première journée que le héros, Hans Castorp, passe sur cette "montagne magique".

J'ai sans doute mis du temps à me mettre à cette lecture par paresse intellectuelle. Il faut dire que je n'ai même plus l'excuse des transports, j'ai désormais le privilège d'avoir moins d'un quart d'heure de trajet pour me rendre sur mon lieu de travail. Un luxe que j'apprécie mais qui ne favorise pas le temps de cerveau disponible.

En résumé, je ne lis quasiment que pour lire même si je grapille des minutes matinales pour avoir ma dose, avant le travail.

Dans la montagne magique, il est question de bonne société, de Davos et tout cela dans un sanatorium. Je ne me suis jamais intéressée davantage que cela à ce genre de lieux et s'il me semble avoir toujours un peu su de quoi il retournait en pareils murs, ce fut toujours confusément.
Chaque matin, donc, en lisant quelques pages, je me disais que dès que le moment se présenterait, je rechercherais sur internet afin d'enrichir mes connaissances en la matière et de donner un peu plus de relief ainsi à ma lecture.
Mais chaque soir, comme je m'en fis la réflexion hier tard, j'avais oublié. La journée s'était écoulée, les événements enchaînés sans que je me penche, même très légèrement, sur la question. Je n'avais eu, entre l'instant où j'étais descendue du bus et cette pensée, aucun temps de cerveau disponible pour cela.

Cela ne me plut pas.
Alors, si ardue que puisse être cette lecture, j'ai décidé de m'y accrocher. Pour nourrir mon cerveau d'inconnu. Et parce qu'à l'heure où l'on survole beaucoup, j'ai parfois envie de creuser.

1 commentaire:

  1. C'est toujours autant un plaisir de te lire Lza!
    Je suis parfois tenté de procéder comme toi en allant approfondir du côté du réel ce qui se trouve dans le roman: a quoi ressemble telle toile décrite par cet auteur? Et ce tableau qui a inspiré Proust pour parler d'Elstir?... Certains objectent à cela qu'il vaut peut être mieux s'en tenir à la description qui en est faite, sans aller cherche la vérité originelle, au risque de perdre un degré de beauté...
    C'est si tentant pourtant... Et puis développer notre culture générale passe peut être aussi par là?...
    A très vite en tous les cas
    Nach

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