dimanche 25 juillet 2010

Deux lectures

 "Les Corrections" de Jonathan Franzen et "Tu seras une femme, ma fille", se sont succédés ces derniers temps sur la table de chevet. Une recommandation et un prêt. Deux ouvrages à l'opposé l'un de l'autre.

"Les Corrections" est un excellent roman que j'ai regretté de lire en français après avoir remarqué à plusieurs reprises que l'on statuait sur une traduction en deça de la version originale. Eh bien, même ce français décevant a réussi à me convaincre. Franzen écrit un roman dense, autour de 5 personnages principaux où chacun devient tour à tour le noyau de l'histoire, chacun a sa part égale du gâteau littéraire qu'il cuisine.
"Tu seras une femme, ma fille" est la fiction biographique de Nathalie Rykiel, fille de et héritière donc d'une petite entreprise de mode parisienne ayant bien fructifiée. Et entre ses pages, elle se vautre allégrement. Il y a quelques personnages secondaires : ses 3 filles, son ex-mari, sa mère bien sûr et quelques autres mais ils ne sont là que pour renvoyer une image déformée à Mme Rykiel fille, tour à tour mère, épouse, amante, amie et fille.
D'un côté les américains caricaturaux du Midwest et de l'autre les clichés germano-pratins.
De deux côtés de l'Atlantique, des histoires de famille comme les autres, c'est-à-dire uniques. Les Lambert sont fictifs mais au fond bien plus réels que Nathalie Rykiel, les Lambert sont contradictoires, névrosés, secrets, rongés par des conflits latents et les antagonismes de leurs personnalités. Les Lambert sont bon nombre de familles d'Amérique et d'ailleurs.
A la lecture de ces lignes, l'on peut déduire que la balance de mon plaisir de lectrice a nettement penché vers "les Corrections". Ce n'est pas inexact mais il serait faux de dire que je n'ai trouvé aucun intérêt au livre de Nathalie Rykiel. Si l'on maîtrise et accepte les codes du minuscule univers parisien dans lequel elle évolue, l'on est tout prêt à trouver un peu de grâce et de poésie dans son (?) écriture. Ces pages sont le reflet d'un Narcisse à la plume habile. Les pages se tournent et distillent le parfum Rykiel Rose.
"Les Corrections" sentent fort une fête de Noël dans une maison poussiéreuse du Midwest. Moins classe mais peut-être plus intéressant.

Carte postale stambouliote


Ce cliché est l'un de mes favoris de ceux saisis à Istanbul. Au détour d'un passage, nous tombâmes en arrêt devant la vitrine de ce coiffeur. Il était à l'extérieur de sa boutique, entrain de discuter avec ses comparses et peut-être d'entamer une partie de backgammon. Diplomates, nous lui demandâmes l'autorisation de saisir son salon. Il se glissa, à notre bonne surprise, dans le cadre.
Cette photo fige un aperçu d'Istanbul telle que nous avons aimé la découvrir. Au-delà des merveilles de l'histoire, la capitale turque bouillonne et existe via un subtil équilibre entre modernité et traditions préservées.

lundi 12 juillet 2010

La pomme, toujours la pomme

Je grince des dents devant la dernière publicité pour l'Iphone 4. Si l'ingéniosité du produit n'est plus à débattre, je mature complètement du marketing outrancier auquel cherche à nous soumettre le service comm de Steve Jobs.

Car, chez Apple, c'est décidé, la version 4 séduira même les plus réticents, les anti-geeks, ton petit cousin de 4 ans, ta grand-mère de 90, plus personne ne pourra résister. En 1 minute 30 secondes, le film publicitaire présente plusieurs scènes de vie en visiophone, grâce à cette toute nouvelle version équipée d'une caméra que l'on peut utiliser en téléphonant.
L'Iphone relie ainsi une mamy qui applaudit sa petite-fille habillée et coiffée pour la remise des diplômes américains - ce qui sous-entend que mondialement l'on reconnaît les codes made in US d'ailleurs -, un soldat musclé, coincé dans son baraquement qui assiste à la première échographie de sa compagne (eurasienne) et enfin le summum, deux jeunes gens sourds et muets entrain de flirter... merci l'Iphone !

A quand la version 5 pour les manchots ? Apple peut bien trouver une solution. Le cynisme m'étouffe peut-être mais là, non vraiment, les mecs, sérieux... ça va trop loin !