vendredi 30 avril 2010

Carte postale écossaise

Edimbourg est une capitale étonnante en ce sens que cohabitent harmonieusement les indices d'hier comme d'aujourd'hui, vieilles pierres & topshopperies, nature & whisky.
La cornemuse résonne toute la journée le long du Royal Mile, l'artère principale de la vieille ville. Le tartan, le cachemire, la littérature, les pubs et les fantômes... Rien ne fait défaut dans le tableau qu'a pu mentalement dresser le touriste en goguette, avant d'arriver.
Porte d'entrée vers les Highlands, la cité mérite que l'on s'y attarde, dès lors qu'on apprécie la culture anglophone. Si l'âme médiévale d'Edimbourg est toujours très vivace, la cité existe aussi bien au présent qu'au passé sans verser généralement dans un folklore trop excessif.
Des quartiers moins centraux (tout est relatif, Edimbourg se parcourt bien à pied tant qu'on choisit un hébergement bien situé) que les plus pressés négligent, méritent la promenade, en particulier le Royal Botanic Garden et le Leith Walk.
A vos kilts !

Schwartz deli - oui mais...

Je crois qu'à Paris l'on affectionne particulièrement les saveurs made in USA.
C'est peut-être moins notoire que dans d'autres capitales lointaines où s'exporte à prix d'or le savoir-faire culinaire français mais nous les frenchies affectionnons burgers, cheesecakes & cherry cola.
Pulullent ainsi les adresses où dévorer les sus-cités : les deux Breakfast in America (BIA pour les afficionados) ne désemplissent pas, il faut voir la queue rue Malher le week-end pour l'obtention d'un coin de table, le H.A.N.D est l'une des tables qui fait le buzz cette saison... et le Schwartz deli aussi. Le délicatessen bénéficie d'un emplacement de choix, au coeur du Marais, lui garantissant une clientèle branchée et gourmande.
A la carte, principalement des burgers donc, du plus simple au plus élaboré, avec, bon point, deux versions végétariennes. Frites ou hashbrown en accompagnement. Et gros cornichons (éclabousseurs) en grignotage apéritif gracieusement offert.
Le steak est bon, le pain ok, les frites un peu décevantes. Les desserts sont encore un peu en dessous.
Schwartz deli récolte un 13/20.
J'avais lu que le décor sentait trop les plateaux de cinéma, se voulant près de l'ambiance du fameux Katz new yorkais. De Katz, je ne connais que les images de "When Harry met Sally". Cela ne m'a pas gêné. Certes, ça sent le neuf mais c'est plutôt bien fait.
Le contenu de l'assiette est perfectible mais pas désagréable...
Et si j'allais tester ce fameux H.A.N.D ?

mercredi 14 avril 2010

Le spectacle que je ne recommande pas

Des wap doo wap doo wap à foison, une énergie frisant l'épilepsie, des calembours filés, refilés et rerefilés, des comédiens pas si mauvais mais au jeu tellement outrancier... Je suis peut-être passée à côté de quelque chose (mais quoi ?), quoiqu'il en soit je suis sortie de la salle, comme mes comparses, littéralement saoulée par le spectacle auquel je venais d'assister.

Un peu plus d'une heure trente d'une Mégère à peu près apprivoisée qui ne m'a pas séduite du tout. Sur scène, la petite troupe prend plaisir à débiter du Shakespeare (en avalant la moitié des dialogues, svp articulez !) entremêlé de blagues potaches. C'est déjà ça, ai-je envie de dire, seulement ils donnent l'impression d'une troupe lycéenne amateur. Et là où l'on pourrait ressentir beaucoup d'indulgence et de la tendresse envers des novices débordants de pétulance, on est navré de tant de lourdeurs.

Après la Mégère que les comédiens jouent depuis 3 ans, ils s'en prennent à Roméo & Juliette dès le mois de mai. Pourquoi ? Pourquoi insister ?

Un conseil : gardez vos euros pour plusieurs VOD tranquilles chez vous, deux séances de ciné ou un concert dans une petite salle. Le seul intérêt de la soirée : poser son séant sur un fauteuil rouge élimé de la mythique salle du Splendid.

mardi 6 avril 2010

Le vieux briscard

J'aime les personnages que l'on pourrait croire extraits des pages d'un roman ou d'une pièce de théâtre. Celui avec lequel je partageais mon déjeuner en était sans conteste échappé.

Nous avions eu seulement quelques échanges téléphoniques mais je sentais poindre derrière le combiné un zeste d'excentricité et un dédain amusé des conventions. Si, si, je peux ressentir tout ça à travers un téléphone. Il faut dire que dans un univers généralement policé, la moindre pointe de subversion est une claque dans la figure.

Il avait un je ne sais quoi de Jean-Claude Brialy, peut-être le regard rieur un peu fou.
Nous l'attendions et il arriva, le sac à dos lourd de documents, une minerve au tour du cou. Il s'assit et commanda un petit blanc désaltérant tandis que face à lui nous sirotions de sages coca light.
Il se décrivit en utilisant les mots des autres : "voilà ce que je suis lorsque j'écoute autour de moi"... A nous de choisir le vrai de la rumeur infondée, semblait-il nous affirmer, goguenard.

Il dévora frites et tartare, postillonnant à tout va et évitant allégrement tout sujet trop sérieux.
L'apothéose ? Lorsqu'il extirpa de ses papiers deux feuilles au format A4 couvertes de photos.
Sur l'une le minois d'un chat. Sur l'autre, la tête d'une jument blanche passée par la fenêtre d'une maison percheronne. "Elle adore le chat et la maison et nous fait souvent pareils coucous".

Nous fîmes tout de même affaire. Au milieu de ce n'importe quoi, surgit tout de même le pourquoi de notre présence. Au milieu d'une folie douce oxygénante.

lundi 5 avril 2010

Objets inanimés, avez-vous donc... ???

Début avril, lundi férié, fêtes de Pâques, jour de brocante. On n'échappe pas aux traditions surtout lorsqu'elles sont gourmandes : oeuf, gros poisson et friture en chocolat trônent sur l'étagère du salon.

Une brocante parisienne rassemble des exposants lookés et d'autres parfois édentés et souvent parfumés aux vapeurs de Villageoise ou d'approchante piquette; des bobos à foison; des copines quinquas, habitantes du quartier qui s'offriront après leur balade entre les étals une douceur sucrée chez Moisan et un crème au Pause Café; de jeunes parents qui n'ont peur de rien et poussent leurs 3 roues mac laren parmi la foule serrée.

L'essentiel se situe dans les objets disposés dans un désordre quasi étudié. C'est ce que j'appelle le style brocante.
Certains nous fîmes nous demander si cette brocante avait de l'intérêt. Quelques exemples ? Un vieux sèche-cheveux au fil dénudé, des bijoux abîmés en très très pur toc, des livres cornés ou des revues érotiques en vrac.
Au milieu de ces riens, l'on trouva des petites perles. Comme cet album de cartes postales rempli, véritable témoignage à la fois d'une époque (la première moitié du XXème siècle) et d'une histoire personnelle. En le feuilletant, je m'amusai devant les photographies jaunies, illustrations d'un temps révolu : un jeune homme à la moustache lissée et brillante tenant entre ses mains un énorme oeuf sur lequel était inscrit en lettres élégantes un "Joyeux Pâques", de jeunes couples surjouant le sentiment amoureux pour saluer les fêtes de Noël, le printemps, les premiers congés payés. Il y avait aussi des images de ville, des monuments (le Grand Palais devant lequel circulaient des calèches)... J'aurais bien acquis cet album, en hommage à la personne qui avait passé du temps à le constituer et pour emporter des bouts de l'histoire, des histoires.
Mais la réalité me rattrapa sur ce coup là. Business is money. Le prix m'arrêta.

Un peu plus tard, ce petit miroir se retrouva sous mon nez. Impeccable et ravissant. Totalement ignare en matière de tarifs de brocante, le montant "exceptionnel, défiant tout bon sens" énoncé par le marchand finit par me convaincre. Je ne veux pas savoir si oui ou non ce fut affaire (mais je le pense, hein, quand même...). Il me plaît et peut-être encore plus que son histoire ait déjà commencé il y a quelques temps et se poursuive désormais entre nos murs.