lundi 14 juin 2010

Le taxi la nuit

Confortablement adossée à l'arrière du taxi qui me ramène à douce allure vers mon home sweet home, je me délecte des perspectives d'un soir de juin à Paris.
Sous mes yeux charmés, défile la capitale des cartes postales et je ne boude pas mon plaisir.
Là, un jeune couple assis et enlacé sur le pont à côté de Bir Hakeim, admire de concert l'immense Tour Eiffel habillée de lumière. La dame de fer toute orangée me paraît incroyablement  immense ce soir alors que la Seine draine ses bateaux mouche à leur rythme de croisière.
Aux arrêts de bus, les publicités me ramènent au présent, l'Ipad s'affiche à chaque station ou presque. Se succèdent oeuvres d'art et mannequins endimanchés sur le Boulevard St Germain. La brasserie Lipp fait salle comble et les terrasses des cafés moins renommés ne sont pas en reste, parisiens et touristes ont investi en cette douce soirée le moindre espace de macadam disponible. Odéon bruisse encore, les salles de cinéma et théâtre se vident à peine, deux femmes choisissent avec précaution leurs bonbons devant la station de métro.
Un autre couple se rêve capturé peut-être par Doisneau et échange un baiser à un carrefour aux abords du boulevard St Michel.
Une pancarte me remémore que les serres du Jardin des Plantes ont rouvert et je trouve la Gare d'Austerlitz très bien mise en lumière.
Une mère traîne son enfant par la main et porte au bout de celle qu'elle a de libre un énorme ballon...
Je suis séduite par ce spectacle de la rue. Paris ne se résume pas à ces clins d'oeil façon Epinal, je le sais bien, néanmoins je profite de ces images comme de petits trésors de rien.

 A tel point charmée que malgré l'heure tardive, me prend en rentrant le besoin irrépressible de coucher quelques notes ici bas. Bonne nuit Paris.

dimanche 13 juin 2010

Un certain regard

En sortant de la séance de "Dans ses yeux", mes sentiments étaient mitigés. Je n'étais pas tout à fait convaincue, finalement assez partagée entre un certain sens critique que j'essaie d'avoir et de forger peu à peu et la partie émotionnelle, ce qui ne se mesure pas à l'aune de critères tangibles comme la photographie et la mise en scène

Nommé meilleur film étranger aux Oscars 2010, "Dans ses yeux" porte bien son titre; en effet une affaire de regards. D'abord et surtout, celui de l'acteur principal, Ricardo Darin, bleu intense, tour à tour las, amoureux, furieux. Mais aussi ceux qu'il échange avec son supérieur hierarchique dont il est follement épris mais pour laquelle il s'estime, à tort, si peu à la hauteur. Et puis c'est celui d'un réalisateur, Juan Jose Campanella, qui se sert d'une intrigue de type suspense pour creuser plusieurs thématiques : le pardon, le souvenir, la vengeance.

Il y a quelques incongruités comme le passage de l'arrestation du méchant de l'histoire, un plan séquence filmée caméra à l'épaule qui contraste violemment avec la lentille discrète qui caresse les personnages le reste du film.

"Dans ses yeux" est un film d'un genre classique mais avec un charme indéniable, comme s'il dégageait un parfum envoûtant, enivrant capable d'absoudre ses défauts, l'histoire d'amour parfois trop sirupeuse,  quelques lenteurs et un ultime rebondissement que l'on sent venir.  Imparfait oui mais séduisant, comme le héros du film en quelque sorte.

Carte postale touquettoise


Entre le moment où l'on foule le sable fin et celui où l'on atteint l'écume de l'eau, il a fallu marcher quelques bons mètres. De franches enjambées vers la mer ont permis d'effacer toute trace de quelconques pensées parasites.La foule, le métro, le stress, la vie à un rythme haletant se sont mis à distance et l'on s'est retrouvé face à soi devant cette immense étendue bleue salée.