samedi 16 octobre 2010

Impressions cinématographiques

Je n'ai pas répertorié mes impressions après avoir assisté à une séance des Amours Imaginaires.
Pourtant, ce film, vu il y a une dizaine de jours, m'a littéralement charmé.
Il ne raconte pas grand chose : seulement les illusions sentimentales de deux amis concentrées sur un même jeune homme, parfait saint-nitouche masculin. Seulement, c'est extrêmement bien mis en image et en musique.
Xavier Dolan, le réalisateur-acteur, a 21 ans et un talent presque agaçant. Certes, il semble pomper quelques inspirations scénographiques de maîtres du genre : Wong Kar-Waï et Almodovar ne sont parfois pas bien loin. Mais les références (dont il se défend, presque bizarrement je trouve) sont bien utilisées.
Et l'ensemble est intelligent et poétique.
Je n'ai pas vu son premier film, impossible donc de dire si je retrouve une patte.
A l'inverse, Woody Allen, l'insatiable réalisateur nous sert avec Vous allez rencontrer un grand... (titre définitivement non mémorisable) nous sert du pur Woody Allen. 1h40 de petites scènes pleines de verbiages, un narrateur, des héros névrosés et à la morale forcément douteuse, des égocentriques souvent, le tout dans une lumière sépia (est-ce parce que l'histoire se déroule en Europe ? Il me semble que la Barcelone de Vicky, Christina, Barcelona baignait dans la même atmosphère). Pas mal mais beaucoup moins rafraîchissant.
On me souffle dans l'oreillette que je frise l'insolence en n'ayant pas encore vu des Hommes et des dieux...

Petite scène parisienne

Paris se fait le théâtre de scènes parfois contradictoires.
D'un côté, touristes et gourmands se pressent chez Ladurée pour une réglette de macarons dans les beaux quartiers. Les vitrines flambent sous les éclats de vêtements hivernaux aux étiquettes souvent exhorbitantes.
De l'autre, lycéens, syndiqués, salariés battent régulièrement le pavé depuis plusieurs semaines maintenant. Les températures baissent mais la grogne ne faiblit presque pas.
Dans les couloirs du métro parisien, entre deux escalators, j'ai croisé un monsieur d'un âge certain. Il portait une chemise totalement recouverte d'autocollants aux couleurs des syndicats les plus connus. Alors que je montais, qu'il descendait, je le vis zipper pudiquement sa veste, cacher ses prises de position. Il avait manifesté et retournait sans doute à ses pénates, rangeant sa colère derrière une mince couche de tissu beige.

lundi 27 septembre 2010

La grève des égoutiers

En ce lundi 27 septembre, alors qu'une ambiance studieuse et tendue planait dans nos bureaux modernes, s'installaient de l'autre côté de la rue la camionnette, les enceintes et les banderoles de la CGT des égoutiers.
Une dizaine de messieurs réunis simplement et le chant des partisans qui résonne et fait vibrer les gaines des hauts parleurs.
Il y a un gouffre béant entre nous, salariés pour la plupart hyper-éduqués et ces ouvriers. Le pénible travail que nous sommes inconsciemment bien contents qu'ils fassent ne demande pas le +5, sésame de ceux que nous sommes, de l'autre côté de la vitre. Ils se révoltent quand par chez nous, la moindre vague de rébellion est de mauvais ton.
La musique, près d'une heure durant, transperce nos parois de verre. Je vois trois personnes de l'immeuble d'en face, sortis regarder ce qui se passe. Ils fument une cigarette et entonnent les refrains populaires qui montent jusqu'aux cieux. Ils sont au 7ème, comme moi, mais de notre côté, les fenêtres ne s'ouvrent pas.
Le gouffre se matérialise soudain en cette fine paroi de verre.
Plus tard, le calme est revenu, rien que le trafic habituel et l'activité de la rue. Les égoutiers sont repartis.

dimanche 26 septembre 2010

Le Chibby's

Pas grand chose de tentant dans le réfrigérateur et pas non plus l'envie de reprendre le métro, un soir de paresse généralisée. A quelques encablûres de chez nous, Chibby's diner, un autre restaurant de burgers parisiens.

La décoration est nettement moins recherchée que chez Katz deli ou H.A.N.D, nous ne sommes pas dans les quartiers branchés parisiens et l'on sent que cet aspect des choses a nettement moins d'importance. La clientèle est hétéroclite : deux bandes de copains, des familles parisiennes bien comme il faut, mère au chic naturel "à la française", ados aux sweats américains Abercromie & Fitch, enfants blonds peignés sur le côté et un ou deux couples, dont nous deux.

La carte est un peu fouillis aussi, ce ne serait pas de trop que de leur donner quelques conseils en communication mais l'on s'en sort, nous commandons deux burgers. Le service est rapide et poli, juste ce qu'il faut. Dans l'assiette, c'est une excellente surprise ! Chaque ingrédient a du goût, la viande est juteuse sans être trop grasse, c'est très bon.

En dessert, sur la recommandation du serveur, nous partageons un milk shake beurre de cacahuète-chocolat. Raahhh... Ce n'est pas le comble de l'élégance gustative mais qu'est-ce que c'est bon !

En conclusion, une sper petite adresse de notre quartier ou pour 10 euros l'on déguste un très honnête burger.

dimanche 19 septembre 2010

Déjeuner chez Assaporare

On ne va pas chez Assaporare par hasard.
Surtout parce qu'ils ont des horaires d'ouverture impossibles et que si l'on s'y rend comme ça, au débotté, l'on risque fort de se trouver dépourvu.
On se rend chez Assaporare bien renseigné et désireux de tester une cuisine italienne simple mais goûteuse grâce à la grande qualité des ingrédients garnissant l'assiette.
Mozzarella fondante, ravioli moelleuse, involti di terra intéressante, dessert extra, une couche de chocolat, une couche de châtaigne, une couche de café... Pas trop copieux, juste ce qu'il faut. 14 euros la formule déjeuner, entrée-plat ou plat-dessert, c'est impeccable et l'on abandonne sans mal ses tickets resto sous les incantations de nos papilles séduites. Un regret seulement : cette avalanche de suppléments qui s'abattent sur l'ardoise, réduisant la formule à peu de possibles. Un défaut très parisien dans cette bonne adresse italienne.

Juliet, Naked

L'éditeur eut la bonne idée de ne pas traduire le titre du dernier opus de Nick Hornby. "Juliette, toute nue", ça n'aurait peut-être pas eu la même touche. "Juliet, Naked" est un titre quasi évident pour un auteur qui dépeint généralement les déboires des humains en soignant l'environnement musical.
Je m'amusais à scander le titre, devenu petit gimmick, "Juliet, Naked" sonne bien, 4 syllabes bien accentuées.
Il est parfois difficile de comparer deux opus d'un même auteur, en ce sens que l'on le lit à deux moments très différents de son existence. Je me souviens avoir énormément aimé "Haute Fidélité", beaucoup moins "Vous descendez", aussi, mention spéciale pour "Une éducation" dont je me suis régalée de la version cinématographique.
Nick Hornby n'est pas l'un de mes auteurs fétiches mais je lui reconnais un talent certain. Il est consensuel et ne bouleverse pas de sa prose le monde littéraire certes... mais possède un style dans lequel il excelle, un crédo : les désillusions de l'âme en musique.
"Juliet, Naked" ne déroge pas à la règle mais l'auteur, arrivé peut-être lui-même à un stade de la vie où l'on prend ce qui vient avec flegme (d'ailleurs Tucker Crowe a beau être le héros américain du roman, je lui trouve une sacrée touche britannique) le bon comme le mauvais, transmet ce calme teinté de fatalisme à l'ensemble de ces personnages. La petite galérie d'hommes et de femmes formant le noyau dur de l'intrigue, Tucker, Annie, Duncan, Jackson, Malcolm, âgée de 6 à 70 ans, semblent tous bien loin de toute dérive hystérique.
Ce sentiment  omniprésent se transforme en atmosphère teintant quasi toutes les pages du livre. "Juliet, Naked" se lit avec plaisir mais sans exaltation. On a bien sûr envie de savoir quel sort subira surtout Annie, quand on est femme peut-être. Annie, cette quadragénaire qui se réveille un peu tard d'une léthargie généralisée...Mais Nick Hornby n'offre à son héroïne que de très réalistes solutions. Peut-être est-ce mieux ainsi ?

dimanche 5 septembre 2010

Défaire ses bagages

Les vacances sont terminées et dès demain s'écrit un nouveau chapitre.
Juste le temps de défaire les bagages et d'en extraire les indices de l'été écoulé, pêle-mêle : rochers, plage, soleil, rosé, villages, baignades, voile, scooter des mers, barbecue, Verdon, desperados, nutella, crème solaire, vieilles pierres, torrent, combishort, vagues,moustiques... et méduses !