mercredi 1 septembre 2010

L'été des méduses

Drôle d'animal que la méduse, crainte par tous les estivants, qu'ils soient du genre à pratiquer de modestes trempettes ou nageurs chevronnés. Ce n'est pas bien joli, ça ne nage pas, ça flotte seulement. N'empêche que les méduses sont craintes et entretiennent nombre de discussions au bord de l'eau.

Elles font partie du tableau estival auquel je donne quelques derniers coups de pinceaux avant de retourner à mes pénates.
Les rejoignent dans le cadre les chanteurs et musiciens uniques de la côte sud-est française. A Gourdon, petit village perché sur un piton rocheux, sévit Roger Chaupin - sans doute même pas un nom d'emprunt - et devant son échoppe s'agglutinent les touristes bizarrement hypnotisés. Roger, comme le racontent les vieux articles de Var et Nice Matin scotchés sur la vitrine, est un compositeur habité. De ses observations de la nature aux alentours de Gourdon,  découlent des morceaux de synthétiseur incroyables (oui mais dans quel sens ?). Roger Chaupin vit avec son temps : après une collection de CD (Nuages, rêve, neige de leurs titres respectifs), il s'est lancé dans les DVD, plaquant sur sa musique des plans séquence des environs.
Il y aussi Claude et Marylou et leur album Naturel, dont j'imagine qu'ils ont pour idoles Sonny et Cher, Stone et Charden. Je les découvre au sortir de courses chez Leclerc, leur affiche placardée derrière les caisses du supermarché.  Je leur trouve une place dans ma peinture estivale, sans aller pourtant jusqu'à me plonger dans leur univers. Je m'en passerai, leur photo en dit suffisamment.

Un autre jour, les rejoint la dame allongée sur la banquette du TER qui longe la côte. Elle a une soixantaine d'années et l'air très fatigué. Elle a pris trois fauteuils pour s'étendre et a retiré ses sandales. Je me demande si c'est pour ne pas abîmer les fauteuils ou par confort personnel. Je me permets d'être indiscrète comme elle a les yeux clos et la regarde un peu. Il est 9 heures du matin à peine et je m'interroge sur elle... Son visage porte les rides d'une lassitude certaine.

A des kilomètres de cet épuisement, habite, perché dans un petit village qui domine la baie, un couple propriétaire d'un mas dont ils ont fait un gîte charmant, un havre de paix magnifique. Transpire de ces deux là une enviable sérénité pour la fille des villes toujours trop stressée que je suis sans doute. Ils s'habillent tous deux de couleur sable, terre, grès, beige comme pour renforcer un certain ascétisme face à la consommation et la simplicité de leur rapport à l'existence. Enfin, c'est ainsi que je l'analyse.

Dans un genre différent, il y a cet autre couple qui se marie à Gourdon le jour où l'on y passe et qui se sacrifie ainsi que ses invités à la traditionnelle séance photos dans les jardins Le Nôtre du château minuscule. Les pauvres suent à grosses gouttes et semblent empêtrés dans leurs tenues d'apparat.

Mais ce sont les méduses qui tiennent la vedette de cette riche distribution de mes vacances. Elles sont là quasi chaque jour et quand ce n'est pas le cas, on les guette prudemment. Elles ne gâchent rien tant qu'elles ne piquent pas et créent donc un sujet de conversation dans tous les cercles et entre toutes les générations.

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