lundi 27 septembre 2010

La grève des égoutiers

En ce lundi 27 septembre, alors qu'une ambiance studieuse et tendue planait dans nos bureaux modernes, s'installaient de l'autre côté de la rue la camionnette, les enceintes et les banderoles de la CGT des égoutiers.
Une dizaine de messieurs réunis simplement et le chant des partisans qui résonne et fait vibrer les gaines des hauts parleurs.
Il y a un gouffre béant entre nous, salariés pour la plupart hyper-éduqués et ces ouvriers. Le pénible travail que nous sommes inconsciemment bien contents qu'ils fassent ne demande pas le +5, sésame de ceux que nous sommes, de l'autre côté de la vitre. Ils se révoltent quand par chez nous, la moindre vague de rébellion est de mauvais ton.
La musique, près d'une heure durant, transperce nos parois de verre. Je vois trois personnes de l'immeuble d'en face, sortis regarder ce qui se passe. Ils fument une cigarette et entonnent les refrains populaires qui montent jusqu'aux cieux. Ils sont au 7ème, comme moi, mais de notre côté, les fenêtres ne s'ouvrent pas.
Le gouffre se matérialise soudain en cette fine paroi de verre.
Plus tard, le calme est revenu, rien que le trafic habituel et l'activité de la rue. Les égoutiers sont repartis.

1 commentaire:

  1. Un texte bienvenu, trés poétique, un grand merci de la part des Egoutiers,des Adjoints Techniques des égouts, des Eboueurs, des Fossoyeurs et de leurs Chefs d'Equipe qui ce jour là, étaient ensemble dans la lutte en grève juste pour se faire entendre par le Maire de Paris et lui demander le respect, l'ouverture de négociations sur leur salaire, défendre leur conditions de travail, la reconnaissance de la pénibilité et des effectifs pour un meilleur Service Public de Qualité pour les usagers et la Santé Publique. Ce jour là, cette occupation nous a permis d'être reçus et d'obtenir quelques avancées. Nous serons une nouvelle fois en grève reconductible dès le 12 octobre 2010 contre la réforme des retraites mais aussi contre celle de 1993 qui a cassé les retraites du privé, contre celles de 2003 et de 2008 qui a touché le public et certains régimes spéciaux et pour continuer à faire avancer nos dossiers revendicatifs. Tous ensemble public privé que nous n'ayons pas de diplôme ou un BAC + 5, nous pouvons gagner un autre choix de société où la Femme et l'Homme sont au centre des préoccupations plutôt que les profits qui tuent la grande majorité des Femmes et des Hommes de cette planète. Régis VIECELI Secrétaire Général du Syndicat CGT du Nettoiement de la Ville de Paris

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