En sortant de la séance de "Dans ses yeux", mes sentiments étaient mitigés. Je n'étais pas tout à fait convaincue, finalement assez partagée entre un certain sens critique que j'essaie d'avoir et de forger peu à peu et la partie émotionnelle, ce qui ne se mesure pas à l'aune de critères tangibles comme la photographie et la mise en scène
Nommé meilleur film étranger aux Oscars 2010, "Dans ses yeux" porte bien son titre; en effet une affaire de regards. D'abord et surtout, celui de l'acteur principal, Ricardo Darin, bleu intense, tour à tour las, amoureux, furieux. Mais aussi ceux qu'il échange avec son supérieur hierarchique dont il est follement épris mais pour laquelle il s'estime, à tort, si peu à la hauteur. Et puis c'est celui d'un réalisateur, Juan Jose Campanella, qui se sert d'une intrigue de type suspense pour creuser plusieurs thématiques : le pardon, le souvenir, la vengeance.
Il y a quelques incongruités comme le passage de l'arrestation du méchant de l'histoire, un plan séquence filmée caméra à l'épaule qui contraste violemment avec la lentille discrète qui caresse les personnages le reste du film.
"Dans ses yeux" est un film d'un genre classique mais avec un charme indéniable, comme s'il dégageait un parfum envoûtant, enivrant capable d'absoudre ses défauts, l'histoire d'amour parfois trop sirupeuse, quelques lenteurs et un ultime rebondissement que l'on sent venir. Imparfait oui mais séduisant, comme le héros du film en quelque sorte.
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