lundi 3 mai 2010

Odorama

La toute première est la sienne alors que je me niche une dernière seconde contre lui.
Ensuite celle du gel douche, immédiate, intense, vivifiante, même si ce n'est pas toujours la même.
Se succèdent dans l'ordre suivant : la crème hydratante, le déodorant. Une rupture s'opère par un rapide détour en cuisine : le pain grillé tressaute et parfume la pièce de sa façon si reconnaissable.
Dentifrice. Pschit pschit de parfum.
Une heure plus tard, tandis que coulisse la porte d'un sas entre deux wagons et que s'entrouvre celle des cabinets, m'agresse l'odeur du savon liquide SNCF. Ecoeurante. Tous les TGV sont invariablement équipés de ce parfum chimique sans nul autre pareil. Je crois que mes narines seraient capables de le reconnaître entre cent et qu'il me permettrait de situer les yeux fermés le lieu où je me trouve.
Descente du TGV, bises polies et distantes à l'aftershave Boss d'un collègue.
Taxi, odeur d'humidité au coeur d'une ville où une pluie fine frappe les pavés sans discontinuer.
Salle de réunion, léger relent de renfermé.
Toilettes. Je me trompe entre le gel hydroalcoolique et le pousse-mousse. Relent de bloc opératoire.
Déjeuner autour d'une grande tablée, fumets de plats qui se mélangent sans cohérence. Arôme de cafés serrés.
Plus tard, de nouveau le savon SNCF. Rebeurk. Mon voisin de carré TGV décapsule une bière. Effluves de houblon dans le wagon.
Retour au bercail. Mes clefs tournent dans la serrure, la porte s'entrebaille et me saisit le parfum de chez moi. Cette odeur rassurante qui s'estompe pourtant quelques secondes une fois le seuil franchi...

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