lundi 5 avril 2010

Objets inanimés, avez-vous donc... ???

Début avril, lundi férié, fêtes de Pâques, jour de brocante. On n'échappe pas aux traditions surtout lorsqu'elles sont gourmandes : oeuf, gros poisson et friture en chocolat trônent sur l'étagère du salon.

Une brocante parisienne rassemble des exposants lookés et d'autres parfois édentés et souvent parfumés aux vapeurs de Villageoise ou d'approchante piquette; des bobos à foison; des copines quinquas, habitantes du quartier qui s'offriront après leur balade entre les étals une douceur sucrée chez Moisan et un crème au Pause Café; de jeunes parents qui n'ont peur de rien et poussent leurs 3 roues mac laren parmi la foule serrée.

L'essentiel se situe dans les objets disposés dans un désordre quasi étudié. C'est ce que j'appelle le style brocante.
Certains nous fîmes nous demander si cette brocante avait de l'intérêt. Quelques exemples ? Un vieux sèche-cheveux au fil dénudé, des bijoux abîmés en très très pur toc, des livres cornés ou des revues érotiques en vrac.
Au milieu de ces riens, l'on trouva des petites perles. Comme cet album de cartes postales rempli, véritable témoignage à la fois d'une époque (la première moitié du XXème siècle) et d'une histoire personnelle. En le feuilletant, je m'amusai devant les photographies jaunies, illustrations d'un temps révolu : un jeune homme à la moustache lissée et brillante tenant entre ses mains un énorme oeuf sur lequel était inscrit en lettres élégantes un "Joyeux Pâques", de jeunes couples surjouant le sentiment amoureux pour saluer les fêtes de Noël, le printemps, les premiers congés payés. Il y avait aussi des images de ville, des monuments (le Grand Palais devant lequel circulaient des calèches)... J'aurais bien acquis cet album, en hommage à la personne qui avait passé du temps à le constituer et pour emporter des bouts de l'histoire, des histoires.
Mais la réalité me rattrapa sur ce coup là. Business is money. Le prix m'arrêta.

Un peu plus tard, ce petit miroir se retrouva sous mon nez. Impeccable et ravissant. Totalement ignare en matière de tarifs de brocante, le montant "exceptionnel, défiant tout bon sens" énoncé par le marchand finit par me convaincre. Je ne veux pas savoir si oui ou non ce fut affaire (mais je le pense, hein, quand même...). Il me plaît et peut-être encore plus que son histoire ait déjà commencé il y a quelques temps et se poursuive désormais entre nos murs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire